Aujourd’hui je vais vous partager une recette de bouillon aux boulettes de poulet et aux champignons.
Il y a quelques jours, en plein milieu de journée, sans avoir fait d’effort particulier, j’ai ressenti une violente douleur au milieu du dos, de chaque côté de la colonne. J’ai passé la fin de la journée à plat, sur le sol parce que chaque mouvement faisait mal.
Après 2 jours, la douleur était toujours présente et je n’avais pas l’impression que c’était une douleur musculaire. J’ai déjà eu le haut du dos coincé à cause du stress ou le bas du dos bloqué à cause d’un faux mouvement et ce n’est pas du tout le même genre de douleur. Je me suis donc résolue à aller trouver un médecin. J’ai pensé qu’il valait mieux aller directement à l’hôpital au cas où il faudrait faire une radio ou un examen sanguin.
Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ce choix: je connais pourtant les hôpitaux publiques thaïs !
Le problème, c’est que l’hôpital privé le plus proche est à 2 heures de route et qu’avec mon mal de dos, je ne me voyais pas me taper 4 heures en voiture.
Oh la malheureuse!
J’arrive donc à 8h00 du mat à l’hôpital local. Je commence par m’enregistrer à l’accueil. On me donne un ticket avec un numéro et on me dit d’attendre mon tour. On attend dans le hall de l’hôpital, au milieu d’une foule bruyante, avec des télés qui passent des séries thaïes de tous les côtés…
Il fait chaud et j’en ai déjà marre après 10 minutes. J’ai attendu 1h30 avant d’être appelée par l’infirmière qui se charge de compléter le dossier. Elle m’a posé plein de questions. Je lui ai expliqué que j’avais de violentes douleurs dans le dos. Elle m’a ensuite demandé si j’avais des problèmes pour uriner ou des vomissements, j’ai dit que non mais que les douleurs me donnaient un peu la nausée. Et que depuis le jour précédent, j’avais un peu mal à la gorge et que je toussais comme si je fumais depuis 30 ans (alors que je ne fume pas). Je lui ai bien fait comprendre que mes douleurs de dos ne venaient pas d’un faux mouvement ni d’un accident quelconque.
Bref, ça semblait clair et compréhensible pour tout le monde.
J’ai dû ensuite me déplacer près des salles de consultation. Il y a 4 chaises alignées devant chaque salle et tu joues au jeu des chaises musicales : tu te glisses dans le siège suivant dès que le médecin appelle le patient qui est sur le premier siège.
Ça a duré encore une bonne heure. Lorsque j’ai enfin pu entrer dans l’antre du médecin, je me suis fait assoir sur une chaise et j’ai répondu à ses questions. Aucune auscultation, aucun contrôle, elle ne m’a pas touchée !
Un diagnostique pour le moins intéressant !
Elle me demande si j’ai mal au ventre, je lui dit non. Et elle m’explique alors que j’ai des reflux gastriques. J’en reste bouche bée. Elle me tend une ordonnance avec une liste longue comme le bras de médocs contre les problèmes digestifs, des anti-vomitifs et des anti-douleurs pour mon dos. Et quand je lui dis que je comprends pas, elle s’offusque. Elle reprend l’ordonnance, trace l’anti-douleur et me dit que le mal de dos provient des mes maux d’estomac et que je dois revenir la trouver dans 3 semaines. Elle me fait signe de sortir.
J’avais chaud, j’étais fatiguée, et j’avais envie de lui faire bouffer son ordonnance. Mais ça fait longtemps que j’ai appris que ça ne sert à rien de discuter.
Je me suis dirigée vers le guichet « pharmacie » de l’hôpital. Je donne l’ordonnance à la pharmacienne et lui explique que je n’ai pas mal au ventre mais que j’ai mal au dos et que ces médicaments ne servent à rien. Elle traduit à sa collègue mot pour mot ce que je viens de dire. Les deux se marrent, elle me tend mes médocs inutiles en souriant et me dit au revoir !
Tout est gratuit vu que je suis employée par le gouvernement, je me suis donc retenue de faire un scandale. J’ai pris les médocs et je suis partie après avoir perdu un peu plus de 3 heures.
Nan s’est bien moqué de moi, j’ai eu droit à un: « je ne sais pas pourquoi tu as été là-bas… »
À la clinique…
Enervée, sur le chemin du retour, je m’arrête dans une « clinique » (ici, ce que les gens appellent clinique, c’est juste un cabinet de docteur). J’explique que j’ai super mal au dos et que je tousse comme une vieille fumeuse. La doctoresse m’ausculte et elle me tend une ordonnance. Les médecins ne donnent jamais d’explications sur ce qu’on a ou pourquoi on a chopé ça, ni même les risques encourus. D’ailleurs, on ne sait jamais ce qu’ils nous donnent comme médics car on les reçoit dans des sachets, sans notice ni nom.
15 euros plus tard, je me retrouve avec des antibios à large spectre contre les infections des voies respiratoires et urinaires ainsi que les infections cutanées, un relaxant musculaire, des anti-inflamatoires et un antitussif.
Tout cela, toujours sans avoir la moindre idée de ce que je peux bien avoir. J’ai donc fait le pari que mes douleurs plus la toux rauque provenaient sans doute d’une infection quelconque dans mes poumons. J’ai décidé de prendre antibios + relaxant musculaires durant deux jours pour voir si la douleur passe. Et tu sais quoi ? Coup de bol, la douleur a nettement diminué après une journée seulement.
Moralité de l’histoire :
En Thaïlande, quand tu es malade mais pas mourant, le mieux est de passer à la pharmacie, d’expliquer tes symptômes (après avoir fait quelques recherches sur le net pour comprendre vaguement ce qui t’arrive) et de suivre les conseils médicamenteux de la pharmacienne. La grande majorité des médicaments ne demandent pas d’ordonnance.
Si tu es gravement malade ou que tu as de la fièvre, tu fonces dans un hôpital privé (ou un hôpital universitaire), sans passer par aucune autre case, histoire de t’assurer un traitement correct. Les hôpitaux privés ont des standards très élevés qui sont à la hauteur des meilleurs hôpitaux européens.
Bah, au final, comme il semblerait que j’aie des problèmes de digestion sans m’en rendre compte, je me suis dit qu’un petit bouillon serait parfait pour remettre les choses en ordre.
Revenons à notre bouillon aux boulettes de poulet et aux champignons
Ce bouillon, c’est mon BEST OF.
Si, si, je te promets, Nan le réclame tout le temps, et tous les amis thaïs qui viennent manger à la maison m’en reparlent des semaines durant. C’est une chose que je m’explique pas mais selon les échos de mon entourage, c’est le meilleur bouillon à la ronde.
🥬 Ici, on sert souvent des bouillons pour accompagner le repas. Les thaïs disent généralement « soupe » mais il s’agit en fait d’une soupe claire. On ne fait pas de soupe de légumes comme on les prépare en Europe. La soupe thaïe, c’est un bouillon dans lequel on fait cuire une protéine. On y ajoute plein de condiments et des fois quelques petits bouts de légumes pour faire joli.
🥬 Lorsqu’on prévoit un repas avec plusieurs plats, on a généralement un plat sauté, un truc frit, une « soupe » et quelques légumes frais avec un « nam prik » (sauce pimentée pour y tremper les légumes frais).
🥬 Pour cette soupe, il est important d’utiliser des racines de coriandre. Si tu n’en trouves pas, tu peux aussi utiliser les tiges (la partie basse et épaisse).
🥬 Tu peux utiliser les champignons que tu souhaites. Si tu aimes les enoki, il faut les ajouter à la dernière minute, juste avant de servir. La chaleur du bouillon suffira à les cuire, s’ils cuisent trop longtemps, ils deviennent pâteux. La quantité de champignons dépend de tes goûts. Si j’utilise des shitakés, j’en mets que quelques uns coupés en 4 car ils ont un parfum très puissant. Les autres champignons peuvent être ajouté en masse !
🥬 Pour la base du bouillon, j’utilise un bouillon de légume bio hyper concentré (Vitam), il est absolument délicieux. Si tu utilises du bouillon en cube il faudra peut-être en mettre un peu plus.
D’autres recettes qui réchauffent et font du bien
Bouillon aux boulettes de poulet et aux champignons
Ingrédients
Pour les boulettes
- 500 g de poulet haché (haut de cuisses pour moi)
- 1 petit oignon
- 6 gousses d’ail
- 4-5 brins de coriandre fraîche avec les racines (si possible)
- 2 petits œufs ou un gros
- 50 g de panure panko ou de pain rassis râpé grossièrement
- 2 c. à soupe de sauce d’huitre
- poivre noir moulu
- sel
- 2 litres d’eau
- 1 grosse c. à café de bouillon de légumes
- 2 clous de girofle
- 2 feuilles de laurier
- 2 c. à soupe de sauce soja
- 1/2 petit chou chinois
- 200-300 g de champignons frais ou plus si ça te fait plaisir (shiitake, kikurage, enokitake, eryngi, …)
- 3 ciboules (oignon vert)
- 8 c. à soupe d’huile d’arachide ou de tournesol
Instructions
Commence par préparer le bouillon:
- Mets l’eau dans une grande casserole, ajoute le bouillon de légumes,
- les clous de girofle, le laurier, la sauce soja, les racines de coriandre (racine uniquement) coupées en morceaux et 4 gousses d’ail pelées et écrasées. Porte à ébullition.
Prépare les boulettes :
- Mélange la viande hachée, la panure, les œufs. Ajoute 2 gousses d’ail pressées, le petit oignon finement haché et les feuilles de coriandre ciselée.
- Assaisonne avec la sauce d’huitres, le poivre noir et le sel.
- Prépare des petites boulettes de 2-3 cm de diamètre. Le mélange est assez mou, pas de soucis, tu peux utiliser une cuillère pour les déplacer sans les casser.
- Ajoute les boulettes dans le bouillon qui bout et cuis 4-5 minutes. Baisse le feu et laisse mijoter 15-20 minutes.
Prépare les légumes :
- Émince et lave le chou chinois.
- Nettoie et coupe les champignons.
- Ajoute chou chinois égoutté et champignons à la soupe. Mijote le tout jusqu’à ce que les champignons soient cuits (5-10 minutes). Rectifie l’assaisonnement, ajoute de la sauce soja, du sel et du poivre si nécessaire.
Prépare l’huile de ciboule :
- Cisèle la ciboule lavée et séchée. Place-la dans un récipient résistant à la chaleur. Fais chauffer l’huile dans une petite casserole et verse l’huile très chaude sur la ciboule. Ajoute une bonne pincée de sel. Laisse refroidir.
- Sers la soupe bien chaude accompagnée d’huile de ciboule en condiment.