Notre première étape au Vietnam : Ho Chi Minh City – Saigon
Pour lire le début des aventures et connaître la recette des Banh Khot, c’est ici. Et si tu veux connaitre la recette de la salade de porc mariné et grillé, continue la lecture…
Notre visite à Ho Chi MInh City (avant la recette de salade de porc mariné grillé)
Avant notre départ, nous avons lu plein d’articles, de revues, de guides sur le Vietnam. Suite aux commentaires sur les tunnels de Cu Chi, je voyais l’endroit comme une tape à touristes. Mon compagnon de voyage a tant insisté pour y aller que j’ai jeté l’éponge et l’y ai accompagné. Nous avons visité le site de Cu Chi avec une guide privée : Alice. Lors de notre visite, il pleuvait et très peu de touristes étaient présents.
Durant la guerre entre Viêt-congs et Américains, ces tunnel servaient à la résistance locale. On y vivait, on s’y cachait, on y préparait des armes artisanales et des conseils de guerre s’y organisaient. Ces tunnels sont très bas et très étroits, les soldats américains ne pouvaient pas s’y engager, seuls les Vietnamiens de petite taille et maigres arrivaient à les emprunter.
Il y a plus de 200km de tunnels qui relient les villages de la banlieue de Saigon. Ils ont été construits durant la guerre d’Indochine, le réseau a été agrandi au fil des années et ce jusqu’à la fin de la guerre contre les Américains.
Lors de la visite, on découvre comment les armes artisanales étaient fabriquées, avec les moyens du bord, ce que les gens mangeaient pour survivre et comment ils arrivaient à rester cacher et à tromper l’ennemi. On peut même se déplacer (à croupi) dans ces minuscules tunnels, histoire de mieux réaliser à quel point l’Homme est prêt à tout pour survivre : quelques minutes dans ce labyrinthe souterrain chaud et humide suffisent largement pour devenir claustrophobe même si on ne l’est pas en temps normal !
On se ballade en forêt, sans imaginer que sous nos pieds, il y a un fabuleux réseau de galeries. On découvre des chambres, des entrées, des systèmes de ventilation au fur et à mesure de la visite.
Beaucoup d’animations et de démonstrations mais aucun panneau explicatif. Pour bien comprendre ce qu’on voit, c’est important d’avoir un guide qui nous donne les explications nécessaires.
En résumé: visite passionnante, touchante, impressionnante. A ne manquer sous aucun prétexte.
La terre retirée lors de l’excavation des tunnels était, entre autres, utilisée pour reproduire de fausses termitières.
A la base de la termitière, on pouvait facilement cacher des trous servant à l’aération des tunnels.
Les points d’entrée des galeries sont discrets.
Ils étaient camouflés sous un tapis de feuilles mortes, rendant leur localisation difficile.
Seuls des gens de petite taille pouvaient parcourir ces tunnels sans trop de difficultés.
Après la visite des tunnels, nous nous sommes posé un tas de question sur l’histoire de cette tristement célèbre guerre. Je n’en connais pas les détails mais j’avais envie d’en apprendre d’avantage. Nous avons décidé de visiter le musée des vestiges de la guerre (War remnant museum). Nous nous sommes donc rendus au musée à 11h00. Comme de bien entendu, lorsque nous avons acheté nos billets d’entrée, la peu sympathique dame du guichet ne nous a pas informés que le musée ferme, tous les jours, entre 12h00 et 13h30: nous avons été interrompus en cours de visite et chassés hors du musée. Le garde nous a toutefois dit qu’on pouvait revenir avec le même billet d’entrée à 13h30… mais j’étais trop exaspérée pour y retourner.
Le bâtiment est vaste, il n’est pas climatisé: il pleuvait le jour de notre visite, il ne faisait pas trop chaud dehors … mais je suais comme un boeuf à l’intérieur ! Un peu de clim ne ferait de mal à personne ! (juste pour te dire, en Thaïlande, je dors sans clim, sous un duvet. Je ne suis pas sensible à la chaleur ! )
Ce musée est choquant, à tous les niveaux :
– choquant car l’exposition est principalement composée de photos et de restes de bombes, d’armes. Les photos sont dures et dérangeantes. Cela oblige à se sentir mal à l’aise et à réfléchir. Il y a plusieurs chambres qui exposent des images de personnes atteintes de malformations dues à l’agent orange et autres produits chimiques répandus durant la guerre. On réalise à quel point la guerre conduit à l’atrocité, c’est révoltant.
– choquant également de par le manque d’informations et d’objectivité. Avant la visite, m’interrogeais sur les raisons de cette guerre, pourquoi et quand a-t-elle commencé. Pourquoi tant de Vietnamiens se sont battus aux cotés des Américains ? Pour quelles raisons les Américains se sont retirés du pays. Comment le Vietnam a vécu dans les années d’après-guerre ? Eh bien, vois-tu, dans ce musée, on ne répond pas aux questions, il n’y a aucune chronologie affichée, aucune situation politique de l’époque expliquée, rien d’autre que quelques atroces anecdotes de guerre. En sortant du bâtiment, je n’en savais pas plus qu’en entrant. Le musée sent fort la haine vis à vis des soldats Américains, aucune impartialité, aucune objectivité, aucun contexte historique, juste un grand vide. Je pense que même s’il est important d’exposer les atrocités de la guerre et de choquer les visiteurs pour leur faire prendre conscience de ce qui a été vécu, un musée de ce type se doit également d’informer et d’expliquer. Ce n’est pas une visite que je recommande : si tu as un esprit critique et que tu cherches à t’instruire, passe quelques heures sur internet et économise le billet d’entrée.
Notre troisième et dernière visite à Ho Chi Minh City nous a emmenés au FITO museum : le musée de médecine traditionnelle vietnamienne. Ce petit musée est une ancienne maison chinoise, tout en bois, agrémentée de minuscules jardins. C’est super chou, de superbes sculptures en bois recouvrent les murs, on y trouve nombreuses antiquités. Belle visite pour les yeux. Une fois de plus, comme de nombreux musées en Asie, la visite laisse à désirer. On commence par un film d’introduction sur la médecine traditionnelle: le film est clair, bien expliqué, intéressant, mais tout défile très vite. Comme nous avions droit à une visite guidée après le film, je ne me suis pas inquiétée car je pensais que les informations-éclair du film seraient reprises en cours de visite… que néni. Je ne sais pas pour quelle raison je me prends à espérer des trucs pareils, je sais pourtant bien que cela n’arrive jamais.
Si tu souhaites visiter une belle demeure en bois ornée de nombreuses antiquités, cet endroit est pour toi. Si tu souhaites approfondir tes connaissances de médecine traditionnelle, passe ton chemin. Nous n’avions aucune attente particulière et avons passé un bon moment.
Allez, pour se remettre de toutes ces émotions, on passe à la recette : voici comment préparer la salade de porc mariné et grillé, selon le chef Tan de HCM cooking school.
Les légumes de la salade ont été découpés avec un « Fancy Knife » (que tu peux admirer sur la photo ci-dessous). Ce couteau n’est pas indispensable mais il permet de couper carottes et radis blanc en zigzag. Super fun, non?
Liste des ingrédients pour préparer la salade de porc mariné grillé
Pour 4 personnes :
200 gr de porc coupé en fines tranches (cou, échine, …)
200 gr de peperomia pellucide (ou de jeunes pousses de salade mélangée)
100 gr de carottes
100 gr de radis blanc
4 branches de basilic doux
40 gr de cacahuètes grillées, non salées
1 c.s. de graines de sésame
Pour la marinade :
1 c.s. de citronnelle hachée
1 c.s. de gingembre frais haché
2 c.s. de sucre
1 c.c. de poivre noir concassé
1 c.s. de sauce pimentée, de type Sriracha
1 c.c. d’ail haché
1 c.s. de sauce d’huîtres
1 pincée de poudre « 5 épices »
2 c.s d’huile
Pour la sauce :
4 c.s. de jus de calamansi (ou 2 c.s. de jus d’orange et 2 c.s. de jus de citron vert)
4 c.s. de sucre
4 c.s. de sauce de poisson
2 c.c. d’ail haché
4 c.c. de piment frais haché (ou selon tes goûts)
Préparation
Mélange tous les ingrédients de la marinade. Ajoute la viande et laisse mariner 15 minutes.
Lave la salade, coupe les carottes et les radis blancs en bâtonnets … avec un « fancy knife » si tu en as un.
Coupe les feuilles de basilic en fines lanières.
Broie les cacahuètes dans un mortier ou un blender pour obtenir une poudre grossière.
Dans un saladier, mélange tous les ingrédients de la sauce à salade. Goûte et rectifie l’assaisonnement si nécessaire. Ajoute tous les légumes. Mélange bien.
Chauffe l’huile dans une poêle et fais-y revenir la viande 1-2 minutes sur chaque face. Retire du feu.
Dans chaque assiette, dépose la salade. Ajoute ensuite la viande grillée. Décore avec les cacahuètes et les graines de sésame.
Sers sans attendre.
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Je ne suis pas d’accord, ce couteau est rigoureusement indispensable, ne serait-ce que pour préparer les légumes marinés et autres pickles.
Qu’est-ce que le basilic vietnamien ? Pour certains, c’est le même que le basilic thaï (mais tu l’aurais relevé je pense) ou est-ce la rau-ram (polygonum odoratum), voire autre chose ?
En tous cas, belle recette, bien vietnamienne avec tout ce poivre et cette verdure, je crois que j’adorerais ça.
Pour ce qui est de la visite des lieux de mémoire de guerre, c’est tours un peu glauque je trouve, et souvent caricatural (aussi bien dans la partialité que dans l’angélisme pacifique, selon les endroits). Bref, j’évite, d’autant que fils de militaire voyageur, j’ai passé pas mal de temps de mon enfance en cérémonies plus ou moins commémoratives.
Bonjour Patrick,
Toutes mes excuses pour ma réponse tardive, j’ai eu droit à quelques soucis informatiques. Je me permets de passer du vouvoiement au tutoiement (vu qu’on va certainement continuer à échanger des infos via nos blogs respectifs), j’espère que cela ne te derrange pas ?
J’ai découvert ce couteau durant le cours de cuisine, je ne l’avais jamais utilisé auparavant mais tu as bien raison, il va vite devenir indispensable. Je retiens d’ailleurs l’idée des pickles, même si, ici, je suis obligée de conserver mes conserves maison au frigo ! A l’air libre, les couvercles des bocaux rouillent ! 🙁 Faut d’ailleurs que je dégotte une recette de concombres marinés… je suis certaine que les mini-comcombres thaïs seraient parfait pour cela.
En ce qui concerne le basilic vietnamien, c’est très certainement le même que le basilic thaï, je vais effectivement changer le nom dans la liste des ingrédients. Merci d’avoir relevé la boulette, j’ai tellement de choses à raconter que je me laisse aller. Le prof de cuisine s’est insurgé lorsque je lui ai demandé s’il s’agissait de basilic thaï. Il a bien insisté sur le fait que c’était du basilic vietnamien (même quand j’ai demandé si c’était du basilic doux, il m’a regardé avec un oeil agressif et a dit : « Non, du basilic vietnamien ! » ) mais je n’ai pas senti de différence de goût entre ce dernier et celui que j’utilise en Thaïlande. Suite à ta remarque, j’ai bien cherché sur le net et il semble effectivement qu’on parle de la même plante : le basilic doux.
Et, c’est certain, je vais suivre ton conseil et éviter également, à l’avenir, les musées en mémoire de la guerre. Y a de fortes chances pour que je me contente de cours de cuisine et de visites en rapport avec la production artisanale d’aliments 🙂 , ça au moins, ça ne coupe pas l’appétit !
Meilleures salutations
Kris
coucou Kris! c’est extra ce partage! je voyage avec toi j’adore! je parle de toi chez moi aujourd’hui!
Bonjour Gridelle,
Je sors que plusieurs jours de blackout informatique. Désolée de ne pas avoir donné signe de vie plus tôt.
Wow ! c’est chouette de voir que tu continues à tester des recettes thaîes, je suis super contente qu’elles te plaisent.
Merci beaucoup de les partager ainsi sur ton site !
Becs
K
j’en ai l’eau a la bouche rien que de regarder la photo, qu’elle morceau du porc dois-je prendre pour la recette svp?
Bonjour Ana,
Là, on a utilisé du cou (échine). Mais tu peux utiliser un autre morceaux à griller (s’il est un peu gras, c’est mieux)
Bonne dégustation.
Kris